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Traité du corail ne prétend pas reconstituer la « vie imaginaire » ou « minuscule » du savant Peyssonnel, à qui l’on doit d’avoir révélé en 1744 l’animalité de que ce qu’on appelait alors une « plante pierreuse ». L’aventure scientifique est d’abord prétexte à explorer le mystère de cette triple nature, tout au long d’un texte lui aussi génériquement composite, proliférant comme un organisme et faisant fiction de tout ce qu’il trouve : une nouvelle espèce de récif en somme, une masse chorale, volubile, intarissable, à laquelle il revient de réorchestrer toute la matière du monde et le flux infini des récits. C’est à travers ces innombrables voix inassignables que le personnage est rendu non tant à l’époque qu’il traverse qu’à celle dont il est traversé — tremblement de terre de Lisbonne, écartèlement de Damien, encyclopédisme —, et pour ainsi dire remis à sa place dans l’énorme mouvement de l’histoire terrestre et cosmique. En ce sens, Traité du corail pourrait se résumer ainsi : apparition, expansion et disparition d’Homo sapiens.