Évènements

La rencontre en 2022 avec Jamal El Kattabi (fils de l’un des combattants de l’émir Abd el Krim el Khattabi), et Abismaïl Bakir, (le fils d’un des déportés de Cayenne) revenus de Guyane et de La Réunion où ils avaient dépouillé les archives des déportés du Rif et autres, parents proches, célèbres ou anonymes, nous a conduit tout naturellement à lancer l’idée d’un numéro de la revue NAQD sur la question des déportés, relégués ou re/groupés dans des camps de détention durant la période coloniale. Il est évident que de nombreux travaux d’historiens s’y sont attelés depuis des lustres. Il y a même eu un certain nombre d’œuvres littéraires ou cinématographiques de fiction ainsi que des documentaires qui ont traité du sujet. Il nous a toutefois semblé important de réajuster le prisme sous lequel cette question a été traitée à ce jour.

’abord qui sont ces déporté(e)s, relégué(e)s, re-groupé(e)s ? De quelle origine et confession sont-ils et de quelles régions viennent-ils ? Quels sont les motifs de leur condamnation ? L’ont-ils été pour des raisons de droit commun ou pour des raisons politiques ? Par quels tribunaux et au nom de quel droit ? Comment ont-ils vécu leur calvaire et quels ont été les effets traumatiques de leur réclusion dans des conditions auxquelles très peu ont survécu ? Comment ont-ils constitué des communautés de voisinage ou d’affaires, et contracté des unions matrimoniales avec des coreligionnaires ou pas ? Que sont devenu(e)s ceux et celles qui sont resté(e)s ou revenu(e)s dans leur pays d’origine ?

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